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« La vitesse du monde. La pression. Pas le temps, pas le temps.
Toujours à courir. Les gens, faut voir ça. Chacun pour soi. Vie de dingue ! »

 

Quelques extraits de la collecte réalisée en Coeur de Ville, à Tonneins.

Mise en forme par Jean-Philippe Ibos

Merci à l’équipe du Centre Culturel et aux habitants qui ont participé aux collectes et à la restitution.

 

 

LE MODERNISME

MAISON DE RETRAITE

«

Je crois qu’il faudrait parler de l’avènement du modernisme… 

Expliquer ça. Tout commence là, quand les tracteurs et les machines remplacent les outils agraires…
Alors oui et non. Il y a du bon : les hommes ont pu évoluer plus « noblement »… bien sûr. Mais aussi. Aujourd’hui on est tributaire du modernisme… On est prisonnier du modernisme !
Quand on regarde un peu… la nourriture par exemple. Comment on est nourris aujourd’hui ! Tout ça, ça vous arrive dans des barquettes ! Y faut voir, ces barquettes ! C’est sans goût, sans saveur ! Nous qui avons connu les bons produits naturels dans le temps… Vous trouvez ça, ces barquettes, dans les hôpitaux, dans les écoles !
On est victime de cette nourriture !
Prisonnier du modernisme !

 


« Les lois sociales. La sécu, les mutuelles obligatoires, ça aide du
monde ! Et on en profite, c’est bien normal.

« Surtout la chirurgicale !

« Parce que les oreilles, ça s’use…

« Et les Congés Payés ! On en a profité !

« Avec la retraite du travailleur, on est chouchouté.

« En 36, qui c’est qui a fait les grandes avancées sociales ?!
Hein ?! Qui c’est ?! Je le dis pas : sinon on va me traiter de communiste…

« Aujourd’hui, c’est emploi précaire et exclusion…

« L’avenir qui se présente aux nouvelles générations… Quand on regarde un peu… c’est pas… hein… Quand on regarde…

« Vous êtes jeune, vous verrez encore des changements de la société.
On tremble pour vous…

 


CEUX QU’ON NE VEUT PAS VOIR
RENCONTRE AU CENTRE ROGER BONNET

 

LE REGARD

« Souvent, les handicapés, on veut pas les voir.

« Je dis « Bonjour » et souvent, il n’y a pas de réponse…

« Les gens ne veulent pas voir ce qui les dérange…

« Mais, moi, je suis un citoyen avant tout !
Je vis dans cette ville, j’emprunte les rues, je roule ici !

« À mon époque, un handicapé on le cachait…

« Ils nous regardent comme si on n’était pas conscient nous aussi.
Mais ! On est des adultes handicapés, pas des enfants…

 

 

« La société nous met dans des cases : personnes handicapés, personnes de couleur, personnes obèses, pauvres, etc etc …

 

Tu dois correspondre aux normes sociales, sinon tu n’as pas ta place. »